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Terrains de sport Werder Brême : les robots Husqvarna Ceora réduisent les contraintes de gestion

Les terrains d'entraînement du Werder Brême sont entretenus depuis plus d'un an par un robot Ceora.

Husqvarna a convié des clients et des journalistes à découvrir, durant son « Turf Day », la tonte robotisée avec son Ceora sur le site du prestigieux club de football allemand Werder Brême.

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La division professionnelle d’Husqvarna invite régulièrement à des rencontres internationales. Le 24 avril, c’était en Allemagne sur le site du Werder Brême qui évolue en Bundesliga. De nombreux pays étaient représentés, dont la France et des membres du réseau Sport International. En salle, les utilisateurs professionnels et journalistes ont eu accès à des exposés de responsables dans la robotique et la R&D du groupe Husqvarna, avec Olle Markusson et Patrik Jägenstedt, complétés par des présentations de chefs de produit du constructeur suédois.

Le Werder Brême joue sur une pelouse hybride SISGrass. (©Matériel et Paysage)

Un intendant face aux contraintes

La visite des installations du Weserstadion, une arène de 42 100 places, a permis d’entendre Tim Engelke, intendant des terrains du club. Le responsable s’est exprimé sur les problématiques d’entretien et de gestion rencontrées au fil des jours (qualité du gazon, surfréquentation, intempéries, organisation, questions économiques et écologiques) et sur les solutions techniques apportées sur la pelouse hybride SISGrass. Le terrain sur lequel évolue l’équipe du Werder est choyé comme il se doit. Lors de la visite, des rampes de luminothérapie du fabricant SGL étaient en fonctionnement (des installations nécessaires en raison de l’ombre portée due à l’architecture de la toiture du stade qui, si elle améliore le confort thermique des spectateurs, devient une contrainte pour la pelouse). Des tentes mobiles équipées étaient aussi en service pour certaines zones spécifiques subissant un stress plus important (notamment les surfaces de but) à la suite des intempéries et du refroidissement. Le stade dispose également d’un système de chauffage au sol comprenant 27 km de conduites à 29 cm de profondeur. Celui-ci est régulé par des capteurs placés sur le terrain et pilotés par un ordinateur.

Tim Engelke, intendant des terrains du club allemand Verder Brême. (©Matériel et Paysage)

Robotisation de la tonte : productivité et gestion des équipes

« La luminothérapie est très encadrée et n’est possible que durant certaines plages horaires, précise Tim Engelke. La luminosité génère en effet des nuisances pour le voisinage et pose des problèmes de sécurité pour l’aéroport situé à quelques kilomètres. » Le terrain qu'utilise l’équipe première reste entretenu de manière conventionnelle. Les tontes avec ramassage sont menées avec une flotte de tondeuses à conducteur marchant Toro TimeMaster et Honda HRH 536 Pro à rouleau arrière, toutes transformées par la présence d'un balai à fibres synthétiques en montage frontal. La tonte de finition d’avant-match est réalisée par des machines hélicoïdales Dennis G860. Avec une équipe de dix personnes, dont huit jardiniers, Tim Engelke doit jongler pour entretenir l’ensemble des terrains du complexe sportif et du centre de formation (12 terrains, dont 6 en naturel, 3 en hybride et 3 en synthétique), d’où le choix de robotiser la tonte depuis environ un an et demi sur les terrains d’entraînement avec un modèle Ceora d'Husqvarna. Un choix surtout effectué une meilleure organisation des ressources humaines et du planning, gagner du temps et utiliser les compétences des jardiniers sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.

L’évolution de la robotisation sur les surfaces sportives

La marque Husqvarna, à la lumière de ses propres études et de celles effectuées par l’université allemande de sciences appliquées Hochschule d'Osnabrück, estime que la robotisation est en marche. Celle-ci évolue vite avec les nouvelles technologies, notamment celles qui optimisent les tâches avec une grande précision de navigation grâce au positionnement satellite (RTK-GNSS), à différents capteurs ou encore aux systèmes de reconnaissance (caméras…). Pour l’instant, les robots permettent des économies sur les coûts d’investissement et d’entretien (30 % de moins, selon Husqvarna) pour la simple raison qu’ils utilisent l’électrique, via leurs moteurs et leurs batteries. 

Les arguments d'Husqvarna reposent sur la qualité de travail, la convivialité d'utilisation, la baisse de certains coûts et la meilleure empreinte environnementale. (©Matériel et Paysage)

Qualité de travail équivalent à la tonte conventionnelle

Les résultats des études présentés durant la journée par le Pr Martin Thieme-Hack, chercheur à la Hochschule, indiquent que la tonte robotisée offre globalement une qualité de travail équivalente à celle des machines conventionnelles, y compris les modèles dotés d'un système de coupe à lames hélicoïdales (à l'exception des greens). La fréquence de coupe peut également contribuer à améliorer la densité, la couverture végétale et la vitalité, ainsi que le comportement du ballon. Cependant, le robot ne peut pas encore produire, contrairement aux jardiniers, les dessins de tonte bien visibles sur les tapis verts lors des retransmissions télévisées des grandes compétitions sportives – hormis, pour l’instant, les formes les plus simples (bande, damier, triangle, diamant). La maîtrise de la complexité n’a pas encore atteint ce niveau, mais ne doutons pas que l’utilisation de l’intelligence artificielle associée à la programmation y parvienne. Husqvarna mise sur la collecte des données à l’aide de capteurs déployés sur les terrains et sur le robot pour effectuer des mesures spécifiques, qui seront ensuite utilisées pour affiner l’entretien et combattre les maladies en fonction de l’étude des sols, de la météo ou encore de la connaissance des attaques (maladies) des gazons. Si ces données permettent un jour à des greenkeepers de mener des opérations préventives plus que curatives, alors la robotisation s’accentuera.

Les services des robots demain dans les stades. (©Husqvarna)

Augmenter la polyvalence des Ceora

Une autre piste suivie par Husqvarna consiste à développer sur ses Ceora des équipements pouvant remplacer l’unité de tonte afin d’augmenter la polyvalence des robots. Les golfs voudraient des ramasseurs de balles pour les practices, en plus de la tonte. Les responsables de terrains de sport collectifs auraient besoin d’un traceur de lignes au lieu de devoir faire appel à des machines spécialisées. L’avantage des robots repose, en outre, sur l’absence d'émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l’environnement et sur le niveau de confort sonore, ce qui, comparé à des machines conventionnelles, autorise un travail sur des plages horaires plus importantes, y compris la nuit. L’empreinte carbone des robots, inférieure de 80 % par rapport à une machine conventionnelle motorisée en diesel, devient un argument pour des entreprises, collectivités, clubs et golfs dans le cadre des démarches RSE.

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